« L’OFAS n’élabore pas les perspectives financières en fonction de l’agenda politique. C’est un travail rigoureux et systématique, qui n’est pas bricolé en fonction d’une votation. » Ce sont les mots du directeur de l’Office fédéral des assurances sociales durant la campagne sur l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, en 2022.  

Coup de théâtre : il y a quelques semaines, l’OFAS convoquait la presse et révélait des erreurs de l’ordre de 4 milliards de francs dans le programme qui calcule les perspectives financières de l’AVS. Ainsi, la santé financière de l’AVS serait drastiquement meilleure. Pourquoi ? Selon le même directeur, « c’est possible tout simplement parce que les projections financières sont un exercice extrêmement délicat, extrêmement complexe, il y a toujours un risque de faire des erreurs ».  

AVS 21 a été acceptée par une infime majorité de 50,5% des votant-e-s. L’écrasante majorité des femmes l’a refusé, tout comme la Suisse romande et le Tessin. De la conception du projet aux débats parlementaires puis à la campagne de votation, le Conseil fédéral et les partis de droite ne parlaient que d’une chose : l’AVS au bord du gouffre (financier), comme le disait le magazine Bilan. Et de répéter en boucle les chiffres de l’OFAS. 

Et qui devait passer à la caisse ? Les femmes. Alors qu’elles touchent un tiers de moins que les hommes à la retraite. Il fallait toutefois qu’elles travaillent une année supplémentaire. 

Aujourd’hui, on le sait : le tribut payé par les femmes était inutile. L’AVS n’en a pas besoin.  

Une démocratie qui fonctionne repose sur la confiance dans les informations transmises par les autorités. Les informations étaient fausses, c’est pourquoi nous avons déposé un recours contre la votation, à Genève et à Zurich, aux côtés de femmes concernées. Nous irons jusqu’au Tribunal fédéral pour rendre aux femmes leur année de rente perdue.