Certains diront qu’on va droit dans le mur, d’autres qu’une opportunité rare se présente. Qu’on appartienne à une catégorie ou à l’autre, on partage ce sentiment de changement nécessaire, sur une planète qui se réchauffe, dans un monde où les ressources s’épuisent et le modèle de développement échoue à distribuer équitablement les richesses communes. Les chemins de la prise de conscience, eux aussi, sont multiples et pas forcément linéaires. Certaines rencontres font office de balise et nous amènent à transcrire dans nos actes les pas réalisés dans nos têtes. L’engagement. Il en existe de toutes sortes ; certains sont le fruit d’une démarche individuelle, d’autres d’une émulation collective, certains sont personnels, d’autres s’appliquent à transformer ce qui nous entoure. Il ne s’agit ni de les qualifier ni de les hiérarchiser, mais de les faire se rejoindre, pour que cette transition se réalise.
Je ne suis pas du genre à attendre, attendre que les choses arrivent par elles-mêmes, attendre comme on attendrait Godot. Cela tient peut-être de l’impatience, mais elle m’est utile, car si je crois à la transition, je n’en suis pas moins persuadée qu’elle est urgente. L’engagement est addictif et surprenant. Lorsqu’on réalise qu’on a prise sur le cours des choses, la première fois qu’une de nos démarches fait l’actualité ou, mieux encore, prend forme dans la réalité, notre rapport au monde s’en voit modifié. C’est le récit de mes propres découvertes, parmi lesquelles la plus importante a été celle du collectif. L’association des idées, des énergies et des actions est un moteur si puissant qu’à peine enclenché on se retrouve déjà, incrédules, très loin. Ainsi la transition prend forme. Se réunir, discuter, se compléter, s’affiner, puis agir, ou dans un ordre différent. Agir devant chez soi, planter des légumes, s’entraider dans la garde des enfants, mettre en commun les appareils électroménagers, certes cela en fait partie. Mais celle qu’on affuble du petit nom de « société civile » a des ambitions plus grandes et ne se laisse pas enserrer par les clotûres de son pré carré. Elle aspire à changer l’organisation de nos sociétés, à transformer notre économie et à investir aussi les prises de décision politiques. Notre gros paquebot dont l’inertie est si grande a commencé à tourner. Et comme il y a inertie, le mouvement ne devrait pas s’arrêter, mais combien d’entre nous embarqueront à leur tour pour tirer sur cette corde et aider le gouvernail à changer de cap ? Certainement celles et ceux qui auront lu ce livre.
Découvrez ce livre :
http://editions-jouvence.com/livre/les-transitions-écologiques
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