Merci à vous d’être présentes et présents lors de cette manifestation. La prochaine fois, nous devrons être dix fois plus!
Un des plus grands dangers de ces accords négociés dans l’ombre, à l’abri des regards, est que la population, purement et simplement ignorée, passe à côté de décisions qui la touchent pourtant au premier plan. Alors même que le mot « peuple » est prononcé dans chaque phrase de chaque discours politique, se tiennent des négociations secrètes, entre « très bons amis », comme ils aiment à s’appeler, non pas de nos services, mais des multinationales. A Genève, ils piétinent la démocratie et la transparence.
Dans cette situation, les ONG et les parlementaires de gauche se mobilisent pour faire la lumière. Les révélations se succèdent, les interpellations parlementaires aussi, mais les négociations continuent et le rouleau compresseur de la libéralisation avance. Ainsi, si l’accord TISA est signé, des tribunaux arbitraux, siégeant à huis-clos et sans voie de recours, pourraient trancher et condamner la Suisse, au profit de multinationales.
Certes, la Suisse a publié sa deuxième offre révisée sur le site du Secrétariat d’Etat à l’économie, mais elle le dit elle-même : à ce stade, il est impossible de former un pronostic sur l’issue des négociations. Et attention : les annexes à l’accord sont obligatoires pour tous les pays, quels que soient les réserves qu’ils aient émises dans certains secteurs. On pourrait ainsi voir resurgir par la petite porte la boulimie de la libéralisation, s’appliquant à des services tels que les CFF, la RTS ou la Poste. Ce sont les prestations publiques, qui garantissent qualité et égalité, qui en feraient les frais, sans parler de l’environnement et du climat.
On assiste aujourd’hui à une globalisation effrénée, conduite sous la bannière du néolibéralisme. Ce n’est pas de la génération spontanée, mais bien le fruit de décisions politiques délibérées, qui placent les intérêts des grandes multinationales devant les intérêts des populations, de l’environnement et du commerce local.
Nous refusons de sacrifier les conquêtes démocratiques, écologiques et sociales sur l’autel du néolibéralisme.
Le service public doit être solide et le commerce équitable.
La pauvreté, la faim, le changement climatique, le gaspillage des ressources terrestres, le pillage économique, les conflits violents, voici les défis de notre siècle, auxquels le commerce doit contribuer apporter des solutions, et non de nouvelles complications.
Mais la réaction ne doit pas être le repli. Les sirènes populistes, qui répondent à cette globalisation dévoyée par le nationalisme, doivent être combattues avec la même vigueur ! Nous refusons de nouvelles frontières, des barrières et des discriminations.
Une autre voie est possible. Une voie qui établit un commerce juste, régi par des normes écologiques, sociales et égalitaires.
Il faut réintroduire de la démocratie. C’est pourquoi nous exigeons que les pays du Sud et leurs populations soient placés sur un pied d’égalité et n’aient pas à subir les décisions des pays industrialisés, tout comme nous exigeons que les populations des pays concernés participent aux décisions.
Nous refusons le nationalisme, la surexploitation des gens et des ressources.
Ce que nous voulons, c’est de l’ouverture, mais une ouverture assortie de solidarité et de démocratie.
Partager au lieu de dominer. Du commerce équitable, et non du libre-échange.
Si l’accord venait à être conclu l’année prochaine, le combat se poursuivrait à Berne. Pour obtenir le référendum facultatif, il nous faut une majorité parlementaire. Celles et ceux qui se réclament du peuple devront donc rendre des comptes, puisque les Verts exigeront que l’accord soit soumis au référendum facultatif, et nous taillons d’ores et déjà nos crayons pour récolter les signatures nécessaires.
Mais nous n’en sommes pas encore là. C’est pourquoi nous vous invitons à vous mobiliser: prenez vos plumes, empoignez vos porte-voix et faites circuler l’information. L’accord TISA ne doit pas être signé!
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