De nouveaux avions de combat et des centaines de millions de francs pour refaire les stocks de munitions : la majorité de droite ignore les vraies menaces pour la Suisse.
Quand il s’agit de l’armée, rien n’est trop beau ni trop grand pour la majorité de droite. Seule compte la dépense des cinq milliards de francs qu’elle lui a attribuée. C’est ainsi que le danger principal auquel est exposée la Suisse est une débâcle, non pas militaire, mais dans les processus d’acquisition de matériel. Après le gaspillage de plus de cent millions de francs dans l’impossible système d’information des forces terrestres et de plusieurs dizaines de millions de francs dans le projet abandonné de défense air-sol, les casques à boulon du parlement se précipitent pour choisir leur nouvel avion de combat, après s’être repus de centaines de millions pour des stocks de munitions.
Des dépenses absurdes
Une utilisation responsable des deniers publics exige qu’on définisse d’abord les menaces auxquelles on doit faire face et, ensuite seulement, les moyens d’y parvenir. « On ne peut identifier aucun Etat ni aucun groupe qui dispose des capacités pour attaquer la Suisse par des moyens militaires et qui manifeste également l’intention de le faire. » Le rapport sur la sécurité du Conseil fédéral est clair : les chars, réserves de munitions et autres avions de combat de l’armée sont superflus. Le principal danger qui nous guette est le réchauffement climatique, et les moyens que la Suisse déploie pour l’empêcher sont pour le moins insuffisants. Pourtant, la viabilité de notre territoire en dépend. A côté de cela, les récentes cyberattaques de grande envergure doivent nous alerter et, bien plus qu’une nostalgie militaire, nous devons y apporter des réponses civiles, avec des moyens financiers suffisants.
Les votants doivent avoir le dernier mot
Seulement trois ans après le refus des Gripen, l’armée et la majorité de droite ont initié le processus d’achat de nouveaux avions de combat lors de la dernière session. Déjà les prix s’envolent et le nombre d’avions avec, à croire que le désaveu populaire n’a pas été compris. La Suisse, petit pays entouré de nations amies, n’a pas besoin de dizaines d’avions de combat pour parer à une guerre aérienne fantasmée. S’il faut maintenir une police du ciel, une dizaine d’avions est suffisante et nul besoin qu’ils soient équipés de bombes. Les Verts s’engagent pour que ce débat se termine dans les urnes.
[texte paru dans la Greenfo 3/17 des Verts Suisses]
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