Ce dimanche, c’est tout Paris qui sera offerte aux promeneurs: les vingt arrondissements seront fermés à la circulation. Paris, une ville dans laquelle on a désormais l’habitude de respirer à pleins poumons le dimanche, sans croiser aucune voiture, puisque de nombreuses routes sont hebdomadairement libérées du bruit, de la pollution, de l’encombrement et du danger que les véhicules motorisés occasionnent. Depuis l’an passé, même la vaste et célèbre avenue des Champs-Elysées est exclusivement réservée à la mobilité douce une fois par mois, pour le plus grand bonheur des habitants comme des visiteurs. Un argument touristique dont use aussi la ville de Bordeaux, qui annonce sur son site Internet: «Dimanche sans voiture: ailleurs, c’est souvent une fois par an. A Bordeaux, c’est une fois par mois!»
Ailleurs, c’est à Genève, où il s’agit d’un événement rare, qui ne se produit qu’une fois l’an. Il faut d’ailleurs se déplacer pour le vivre, puisqu’il est limité à un périmètre restreint de trois quais et un pont autour de la rade. Pourtant, les mobilités douces y sont le premier moyen de transport. Tout le monde est piéton! Les dimanches sans voiture redonnent une juste place à nos foulées pédestres dans ce moment particulier des congés. A Genève aussi, on rêve de lever le pied, de flâner, de pédaler, de patiner, de se rencontrer dans les rues et même d’y pique-niquer.
Faire des dimanches sans voiture non plus une exception mais une pratique régulière et répandue dans les quartiers et les communes, c’est une opération de promotion des modes de transport doux à grande échelle, alors que nos habitudes de mobilité nous confrontent à une urgence climatique et sanitaire.
Les transports, qui représentent environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre, sont le seul secteur à ne pas avoir atteint les objectifs de réduction fixés. Ils sont également responsables d’une pollution de l’air qui attaque notre santé, causant des milliers de décès prématurés en Suisse. Nos déplacements doivent devenir plus verts et les dimanches sans voiture sont un formidable outil de promotion de la marche à pied, du vélo ou de la trottinette.
Et aux râleurs du cru, qui peinent à décoller le pied de l’embrayage, on répondra que si Paris, cette ville dense et encombrée, y parvient, on voit mal pourquoi nous n’y arriverions pas. Si ce n’était ce manque patent d’ambition politique qui caractérise nos autorités.
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