Lisa Mazzone écrit chaque semaine un petit mot pour les Vert-e-s genevois-e-s sur le travail politique à Berne, avec ses collègues de parti Delphine Klopfenstein Broggini, Nicolas Walder et Isabelle Pasquier EichenbergerVous les retrouverez en cliquant ici
Garantir l’approvisionnement en électricité par des énergies renouvelables est possible tout en préservant la nature. C’est même nécessaire. La biodiversité nous aide à réduire les effets du changement climatique, notamment à prévenir les crues, maîtriser les effets des pics de température ou absorber du carbone.
Le Conseil des États fait pourtant le contraire. Et les lobbys à l’œuvre y sont pour beaucoup. Les débats sur l’énergie sont marqués par la pression de l’hydraulique, qui ne se contente pas de se constituer un joli bouquet de soutiens financiers, mais cherche encore à turbiner chaque dernier espace préservé. Or, le potentiel hydraulique est utilisé en Suisse dans sa quasi totalité; les possibilités restantes sont justement celles qui entrent en conflit grave avec la nature. Pour des quantités d’électricité dérisoires, la majorité est prête à sacrifier les biotopes d’importance nationale, ces 2% du territoire qui abritent des centaines d’espèces menacées, ou à assécher les rivières, au péril des poissons, dont plus de la moitié des espèces indigènes est en danger.
Dans le même temps, la même majorité refuse de profiter de l’énergie qui nous est donnée par le soleil. Alors que le potentiel du solaire est plus élevé que notre consommation actuelle, pas d’obligation sur les toits et les infrastructures. Refus aussi d’utiliser l’énergie la moins chère et la plus propre, celle qu’on ne consomme pas. Selon l’office fédéral de l’énergie, rien que les mesures d’efficacité permettent d’économiser un tiers de notre consommation, soit l’équivalent du nucléaire. Mais les mesures concrètes pour les réaliser et les financer sont balayées.
La démonstration que le débat sur l’énergie est truffé de mauvaise foi… et de mauvaise volonté. Le dossier retourne au Conseil national, comme on dit au parlement. Et avec lui l’espoir d’un compris sensé.