Qu’on subisse un accident, qu’on soit invalide, qu’on perde son travail u qu’on soit tributaire d’une allocation pour importent de l’AVS, on est désormais exposé à une surveillance qui va fouiner jusque dans notre chambre à coucher. Une surveillance menée par des détectives privés ordonnés par des compagnies d’assurances.
On entre dans une nouvelle ère d’espionnage et d’intrusion massive dans la sphère privée, qui s’appuie sur de nouveaux moyens comme les drones et les traceurs GPS.
Une ère où les supposés « fraudeurs » aux assurances sont traqués avec des moyens plus lourds que les criminels.
Ce n’est plus seulement l’Etat fouineur, mais un secteur économique qui devient fouineur, à qui on donne quasiment les pleins pouvoirs. Et nous sommes toutes et tous concernés.
La majorité de droite du parlement, qui n’a plus rien de libérale, piétine la protection de la sphère privé et le droit à la liberté personnelle inscrits dans notre Constitution, sans considération non plus pour la Convention européenne des droits de l’homme.
Sans l’aval d’un juge, les compagnies d’assurance pourront en effet mener des observations avec enregistrements sonores et visuels dans des lieux exposés au regard. Sur votre balcon, à travers la fenêtre de votre salon ou dans votre intimité la plus personnelle, à travers la fenêtre de votre chambre.
Pour la première fois, on permet des observations, dans un domaine spécifique de la vie, qui vont même au-delà de ce qui est prévu dans la procédure pénale pour poursuivre des criminels. Avec aucune garantie que le soupçon fondé soit motivé, puisqu’il n’y a pas le regard d’une personne tierce et impartiale représentant la justice, on tourne le dos aux principes de l’Etat de droit. Les observations peuvent s’étendre pour une durée qui peut être prolongée à l’envi par les assurances. Et si la surveillance devait être par la suite considérée comme illégale, il est probable que les preuves accumulées puissent tout de même être utilisées! Là encore, on va plus loin que lors d’une procédure pénale.
Et ces surveillances sont effectuées non pas par la police, mais par des privés, qui reçoivent des missions de compagnies d’assurances. Un modèle de société qui fait froid dans le dos, où la justice disparaît au profit de compagnies d’assurances.
Avec cette loi, la majorité de droite stigmatise et s’abat sur les faibles, tandis que les regards se remplissent de mansuétude lorsqu’ils se dirigent vers le haut; pourtant, lutter contre les fraudeurs fiscaux serait bien plus lucratif pour les caisses publiques. Mais pour la majorité du parlement, ce n’est pas à l’agenda.
Pour ces raisons, je soutiens le référendum et me réjouis que, grâce à la détermination de quelques individus et à la mise en réseau permise par internet, il soit désormais possible de contrer cette grave dérive par la voie démocratique.
Autant il n’est pas sage de lancer un référendum quand on n’a pas les moyens financiers et humains de le mener à bien et de réaliser par la suite une campagne permettant de contrer les adversaires, autant il n’est pas sage de ne pas soutenir ce même référendum quand la volonté et les moyens sont réunis. C’est le cas aujourd’hui.
Il s’agit d’un signal fort pour la vitalité et le renouvèlement de notre démocratie que, en si peu de temps, plus de 10’000 personnes se soient annoncées et soient prêtes à assumer une petite part de responsabilité pour contrer une attaque contre l’Etat de droit et la sphère privé.
Les Verts ont donc décidé de mettre ce point à l’ordre du jour de leur prochaine Assemblée des délégués qui aura lieu le 5 mai prochain et de saisir la chance de participer au mouvement qui protège nos valeurs fondamentales.
D’ici là, je vous invite à signer et faire signer le référendum en téléchargeant des feuilles ici: https://wecollect.ch/fr/campaign/surveillance/
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