Initiative « pour un financement équitable des transports »: attention, danger ! Le panneau au triangle rouge clignote sur la route des électrices et des électeurs. Cette initiative au titre fallacieux aurait pour conséquence de soustraire des moyens financiers essentiels à la formation, à l’agriculture ou aux transports publics, notamment. Le principe est aussi simple que dangereux : affecter l’entier – et non plus la moitié – de l’impôt sur les carburants à la route.
Un trou d’1,5 milliards de francs…
Concrètement, l’initiative implique de retirer 1,5 milliards de francs de la caisse fédérale, ce qui obligerait à faire des économies substantielles dans d’autres domaines. Les transports publics seraient touchés, bien que les tarifs des CFF n’aient cessé d’augmenter ces dernières années et que les frais des conducteurs automobiles, au contraire, baissaient. Cette inégalité de traitement desservirait la mobilité, avec un risque de transfert du rail vers la route et des bouchons à la clé.
Pour couler du béton et polluer l’air !
Les routes représentent quelque 30% des surfaces constructibles en Suisse et autant de béton sur notre territoire. En outre, entre 3’500 et 4’000 décès prématurés sont dus chaque année à la pollution de l’air, tandis que les émissions de CO2 imputables aux transports n’ont cessé d’augmenter. Développer le trafic routier au détriment des transports publics, c’est mépriser le respect de notre environnement et la santé de la population.
Alors que les moyens dédiés à la route sont déjà importants
L’impôt sur les carburants n’est de loin pas la seule source de revenus des projets routiers. Le produit de la vignette autoroutière et celui de la surtaxe sur les huiles minérales leur sont également consacrés et représentent des millions de francs annuels. Aux niveaux communal et cantonal, les dépenses routières sont généralement financées par les impôts, représentant 5 milliards de francs supplémentaires, tandis que les taxes sur les véhicules à moteur ne rapportent que 2,3 milliards de francs aux cantons. Enfin, l’utilisation des routes induit des coûts externes, notamment sur la santé ou l’environnement. Ceux-ci sont pris en charge par la collectivité et s’élèvent à quelque 6,5 milliards de francs par an. Vous l’aurez compris, les vaches à lait sont grassement subventionnées !
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