Exporter la paix et non la guerre, c’est la richesse de la Suisse. C’est par notre neutralité et notre politique de bons offices que nous pouvons nous distinguer sur la scène internationale. Cette orientation n’est pas tombée du ciel, c’est le fruit d’une longue tradition humanitaire. Dépositaires des Conventions de Genève de 1949 et pays hôte du Comité international de la Croix-Rouge, nous sommes reconnus pour apporter du soutien à la résolution de conflits armés, en dispensant nos bons offices et en accueillant des négociations internationales. Car nos valeurs sont celles de la paix.
L’exportation de matériel de guerre est en soi problématique. Dans le cadre d’un débat animé sur l’initiative « pour l’interdiction d’exporter du matériel de guerre », le Conseil fédéral avait promis, pour convaincre la population, de strictes restrictions en la matière. Des promesses éphémères. Depuis, les assouplissements se sont succédés. Désormais, il s’apprête à franchir la ligne rouge en cédant au lobby des marchands d’armes : il veut réviser l’ordonnance pour autoriser des exportations de matériel de guerre vers les pays en guerre civile.
Les scandales se succèdent. Les grenades suisses RUAG en main de l’État islamique ou l’ingéniosité sans borne dont faire preuve l’industrie pour contourner les règles posées par la Suisse en sont des exemples. Au lieu de serrer la vis et d’assurer des contrôles sérieux, le Conseil fédéral fait le contraire : il assouplit les règles, sans même consulter la société civile. Alors que les marchands d’armes bénéficient d’une ligne directe avec les sept « sages », ceux-ci refusent d’entendre les voix nombreuses qui dénoncent ce grave dérapage. Difficile pour le Conseil fédéral de justifier moralement cet assouplissement, il préfère donc se boucher les oreilles. Pourtant, les conséquences en termes de politique extérieure sont préoccupantes : comment prétendre soutenir le dialogue et la résolution de conflits si l’on a vendu des armes à l’une des parties au conflit ? Exporter certaines armes aux pays en guerre civile sape radicalement les bons offices de la Suisse et changera nécessairement notre rôle sur la scène internationale. Sans parler de l’incompatibilité patente avec une neutralité conséquente.
Il est donc essentiel de respecter le compromis fait avec la population dans le cadre du débat sur l’initiative. Grâce à la création d’une large alliance, la mobilisation contre ces dérapage s’intensifie. Pas seulement au sein du parlement, mais aussi auprès de vous toutes et tous.
Ce profit tâché de sang est indigne de la Suisse et bafoue tant notre tradition humanitaire que les valeurs de notre politique extérieure. Les Vert-e-s se sont toujours engagés contre toutes les exportations d’armes et considèrent les règles actuelles bien trop laxistes, impliquent d’ores et déjà de graves conséquences humanitaires. Il faut absolument empêcher une dérive supplémentaire, empêcher le Conseil fédéral de franchir cette ligne rouge qui finirait de mettre à bas notre neutralité et notre politique de promotion de la paix.
« Je me mobilise avec conviction pour que les règles en vigueur soient correctement appliquées, contrôlées et respectées et que l’ordonnance sur le matériel de guerre ne permettent pas d’exportation vers des pays qui violent gravement et systématiquement les droits humains, ni vers des pays en guerre civile . » Engagez-vous pour l’initiative de rectification: http://mailing.gruene.ch/c/32360651/71cf414e473a-peu13r
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